La réforme de 2018 a profondément modifié le paysage de la formation professionnelle en France. Cette révolution a eu des conséquences importantes sur les acteurs du secteur, les modalités de financement et les dispositifs déployés pour répondre aux besoins des entreprises et des salariés. Dans cet article, nous analysons les principaux impacts de cette réforme et les enjeux qu’elle soulève pour l’avenir.
Une meilleure adéquation entre offre et demande de formation
L’un des objectifs majeurs de la réforme était d’améliorer l’adéquation entre l’offre et la demande de formation, afin de mieux répondre aux besoins des entreprises et des salariés. Pour cela, plusieurs mesures ont été prises, notamment la mise en place d’une nouvelle gouvernance au niveau régional, avec la création des Commissions paritaires interprofessionnelles régionales (CPIR). Ces instances sont chargées d’évaluer les besoins en compétences sur leur territoire et de favoriser le développement d’une offre de formation adaptée.
Des dispositifs simplifiés et plus accessibles
La réforme a également simplifié l’accès à la formation pour les salariés en fusionnant plusieurs dispositifs existants, tels que le compte personnel de formation (CPF) et le droit individuel à la formation (DIF), ou encore le plan de formation des entreprises. Désormais, chaque salarié dispose d’un CPF crédité en euros, ce qui facilite la lisibilité et l’utilisation de ses droits à la formation.
Par ailleurs, le CPF de transition professionnelle (anciennement CIF) a été réformé pour permettre aux salariés de financer des formations qualifiantes ou certifiantes dans le cadre d’un projet de reconversion professionnelle. Ce dispositif est désormais géré par les CPIR, qui accompagnent les salariés dans leur démarche et valident leur projet.
Un financement repensé et recentré sur les entreprises
La réforme a également modifié les modalités de financement de la formation professionnelle. Les entreprises sont désormais tenues de verser une contribution unique à la formation professionnelle et à l’apprentissage, dont le montant varie en fonction de leur effectif. Cette contribution est répartie entre les différents acteurs du secteur (les OPCO, les CPIR, etc.) selon des règles fixées par la loi.
Le rôle des Opérateurs de compétences (OPCO) a également été redéfini : ces organismes ont pour mission d’accompagner les entreprises dans la définition de leurs besoins en compétences et dans le déploiement de leurs actions de formation. Ils peuvent également cofinancer certaines formations, notamment celles mises en place dans le cadre du CPF ou du CPF de transition professionnelle.
L’apprentissage encouragé et valorisé
L’une des ambitions de la réforme était aussi de relancer l’apprentissage en France, en le rendant plus attractif et accessible. Pour cela, plusieurs mesures ont été prises, comme la revalorisation des rémunérations des apprentis ou la simplification des démarches administratives pour les entreprises qui souhaitent embaucher un apprenti.
De plus, les règles de financement de l’apprentissage ont été modifiées pour inciter davantage d’entreprises à s’engager dans cette voie. Désormais, chaque entreprise verse directement sa contribution à l’apprentissage aux OPCO, qui se chargent ensuite de la redistribuer aux centres de formation d’apprentis (CFA) en fonction des contrats signés.
Les défis à relever pour l’avenir
Si la réforme de 2018 a permis d’améliorer l’accès à la formation professionnelle et de mieux répondre aux besoins des entreprises et des salariés, certains défis restent à relever. Parmi eux figurent notamment l’adaptation rapide de l’offre de formation aux évolutions du marché du travail, la sécurisation des parcours professionnels et la lutte contre le décrochage scolaire.
Par ailleurs, il est essentiel de continuer à investir dans le développement des compétences clés (numériques, linguistiques, etc.) et dans l’accompagnement des publics fragiles (demandeurs d’emploi, travailleurs précaires, etc.), afin de leur permettre d’accéder à une formation qualifiante ou certifiante et ainsi favoriser leur insertion professionnelle.
Les impacts majeurs de la réforme de 2018 sur la formation professionnelle ont été nombreux et ont contribué à redessiner le paysage de ce secteur en France. Les acteurs impliqués doivent désormais poursuivre leurs efforts pour relever les défis qui subsistent et ainsi permettre à chacun d’accéder à une formation adaptée à ses besoins et à ses aspirations.