Porter plainte pour adultère ou infidélité : mode d’emploi et conseils d’avocat

Savoir comment réagir face à une situation d’adultère ou d’infidélité peut être difficile. En tant qu’avocat, nous vous proposons un guide complet pour comprendre les démarches à suivre afin de porter plainte pour adultère ou infidélité et les conséquences juridiques de cette procédure.

1. Comprendre la différence entre adultère et infidélité

Tout d’abord, il est important de distinguer l’adultère de l’infidélité. L’adultère est une notion juridique qui concerne spécifiquement les personnes mariées. Selon l’article 212 du Code civil, les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance. Ainsi, l’adultère est une violation de ce devoir de fidélité entre époux.

L’infidélité, quant à elle, n’est pas nécessairement liée au mariage et peut concerner des couples non mariés (concubins, partenaires pacsés). Néanmoins, aucune disposition légale n’impose la fidélité aux couples non mariés.

2. Les démarches pour porter plainte pour adultère

Pour engager une procédure en justice en cas d’adultère, il faut apporter des preuves tangibles de cette infidélité. Il est recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit de la famille pour vous accompagner dans cette démarche et vous assurer que les preuves rassemblées sont recevables.

Il est possible de recueillir des éléments de preuve par divers moyens, tels que :

  • les témoignages d’amis, de collègues ou de voisins ;
  • la surveillance électronique (attention à ne pas violer la vie privée du conjoint) ;
  • les relevés téléphoniques ou bancaires (avec l’autorisation d’un juge) ;

Une fois les preuves réunies, il convient de saisir le juge aux affaires familiales (JAF) en déposant une requête en divorce pour faute. Le JAF examinera alors les éléments présentés et décidera si l’adultère peut être retenu comme cause de divorce.

3. Les conséquences juridiques et financières du divorce pour adultère

Lorsque l’adultère est retenu comme cause de divorce, cela a des conséquences sur le partage des biens et la prestation compensatoire. En effet, le conjoint fautif peut être condamné à verser une indemnisation à l’autre époux pour le préjudice subi.

Cependant, il est important de noter que l’adultère n’a pas d’incidence sur le droit de garde des enfants ni sur le montant de la pension alimentaire. La pension alimentaire est fixée en fonction des besoins des enfants et des ressources des parents, indépendamment de la faute commise par l’un d’eux.

4. L’infidélité dans les couples non mariés

Comme mentionné précédemment, l’infidélité dans les couples non mariés n’est pas encadrée par la loi. Il est donc impossible de porter plainte pour infidélité si vous êtes en concubinage ou pacsé. Cependant, si l’infidélité entraîne des conséquences financières pour le couple (par exemple, si le partenaire infidèle a dépensé une somme importante pour entretenir sa relation extra-conjugale), il est possible d’envisager une action en justice pour obtenir réparation.

5. Les conseils d’un avocat spécialisé en droit de la famille

Face à une situation d’adultère ou d’infidélité, il est essentiel de prendre conseil auprès d’un avocat spécialisé en droit de la famille. Ce professionnel pourra vous guider dans les démarches à entreprendre et vous aider à rassembler les preuves nécessaires pour étayer votre dossier.

Il est également important de garder à l’esprit que le divorce pour faute peut être long et coûteux, et qu’il est toujours préférable d’essayer de trouver un accord amiable avec son conjoint avant d’envisager cette procédure.

Pour conclure, porter plainte pour adultère ou infidélité peut avoir des conséquences importantes sur la vie des couples concernés. Il est donc primordial de bien s’informer sur les démarches à suivre et de se faire accompagner par un avocat spécialisé en droit de la famille pour protéger au mieux ses intérêts.